mardi 29 mai 2012

Mercredi 23 Mai

Circulation intense

KUCHA----------------BIVOUAC KM 105 ROUTE 210

 
117KM / 4628     D=100m       8H30 / 16H
Tout avait pourtant bien commencé.
Le départ à 8H30, heure très raisonnable pour les 115km prévus. Le soleil présent dès la sortie de KUCHA, et même le vent, de face, mais très léger.
La route est certes très encombrée de véhicules, mais se sont surtout des charrettes tirées par des ânes, des chevaux, voire des bœufs, donc une circulation intense mais sympathique.
Un marché d’au moins 3km de long avec les stands habituels et beaucoup de fourrage où autres produits pour bestiaux, en vente également.
Nicole Diot et Michel Arnoult, de la logistique, rencontrés sur le site, nous ont avoués avoir échappé de justesse à d’horribles problèmes gastriques en voulant gouter à d’appétissantes plaques verdâtres qui se sont révélées être de la nourriture pour les ânes d’après le commerçant qui les a sauvés.
Arrêt photo pour des fourches en bois faites maison, images que je compte bien montrer à nos célèbres fabricants de Sauve, dans le Gard, près de chez moi. Évidemment, (car tout seul), je suis assailli par une dizaine de Chinois, certainement Ouïgours, car je ne comprenais rien à ce qu’ils disaient. (Remarquez bien que je ne comprends pas le Chinois non plus, mais nous y sommes habitués !). Je m’en tire avec la plaquette en Chinois, qui nous permet d’expliquer notre cas, comme quoi, ils doivent être bilingues.
Le même phénomène se répètera un peu plus loin, près d’une mosquée qui retint mon attention, surtout pour sa cour intérieure, juste après de petits fours à briques, aux antipodes de la fabrication industrielle observée jusqu’ici.



Concurrence aux fourches de Sauve
Travail sur les champs de coton

 
Très étonné aussi par les plants de coton quoi sortent de terre un peu partout en champs bien ordonnés. Je ne m’imaginais pas cette plante comme ça, on dirait un peu des plants de haricots, (mais je n’y connais rien). Photo et rephoto, et trace la route.
Pique-nique à midi à la sortie de cet univers de culture et d’élevage, dans un décor déplorable, à coté d’un genre d’usine électrique en chantier, mais faut bien s’arrêter quelque part. Un genre de gecko en sera la vedette.
Après, ben c’est tout droit, l’endroit commence à avoir, de ci de là, des touches carrément désertiques, dévoilant de petites dunes de sable.
Le camion conduit par  Michel Arnoult en profite pour s’enliser dans le sable du bas côté, heureusement, le gros de la troupe était encore là pour le tirer d’affaire.
Au bout d’une bonne heure et demie de route, nous arrivons au point de campement, vers le Km 105 de la route 210.


Fours à briques.
La vedette du jour.
Mais non, c'est pas par là !
 
Installation, montage des tentes, ou juste des lits de camp suivant l’envie. Douches ou lavabos au choix, c’est un peu sablonneux, mais magique.
Donc, comme je le disais plus haut : tout avait bien commencé.
Et moi, tranquillou, ma bière prise au bar du coin, (le camion frigo), je commence à rédiger ma chronique sur la vie de la chenille.
Et de m’extasier, dans ma prose douteuse, sur le fait, rapporté par Philippe Lambert puis par Gaston lors de leur conférence de la veille, que ici, aux limites nord du désert du Taklamakan, il ne tombe que 10 à 67mm (selon les sources) d’eau par an.


Ainsi s’écrit le journal du voyage.
 
Et pof ! Une goutte d’eau me fait un vilain pâté sur ma page à peine commencée.
-« Qu’est-ce-que cela ? »
Et boum-badaboum, ça je connais, c’est le bruit de l’orage !
Bon, comme nous en avons l’habitude, ce ne seront que 2 ou 3 gouttes, mais par prudence, allons chercher la tente, car notre équipe avait décidé de dormir dehors.
Cinquante mètres pour y aller, et les trois gouttes se transforment en déluge.
Ceux qui le peuvent se réfugient dans l’abri cuisine, et comme se lève un vent violent, les réfugiés se cramponnent aux poteaux de la tente pour que point elle ne s’envole. Parait-il que nous étions très dôle à voir, accrochés à plusieurs sur chaque mat.
Dehors, c’est l’apocalypse, (Noé peut aller se rhabiller), et les efforts des campeurs pour mettre duvets et autres effets à l’abri se révèlent assez vains, (sauf pour les malins qui avaient déjà montés leur tente).
Une estimation « SOFRES » donne qu’en environ ¾ d’heure, il est tombé la quantité  d’eau pour 10 ans dans la région. Bien sûr, cela se calme, lentement, et on dresse le bilan :
Beaucoup de vélos couchés sur le flanc ; il fallait voir Christine Meunier, l’infirmière, et « doc » Yves Yau leur prendre le pouls et la tension d’un air inquiet ; un grand moment !
Des duvets mouillés, des sacs inondés et boueux, des lits de camp ressemblants à des abreuvoirs, des gens en ponchos, d’autres moitié nus, surpris au moment de la toilette, des flaques, de la boue, mais….., positivons : plus un gramme de poussière !
On aurait pu penser que la caravane aurait été au bord du suicide, mais non ! Une grande majorité rigolait et parlait même de pendre Guy Roussiere et Dominique Meyer hauts et courts car ils jouaient de l’harmonica juste avant le désastre ; et comme il faut bien un coupable….. 


Après l'orage
 
Après la pluie, le temps s’est remis au sec et tout le monde a retrouvé peu ou prou un peu de sècheresse.
Zim (Jean-Marie Zimmermann) et Joël Gaborit nous ont offert l’apéro pour leur anniversaire, avec une belle chanson en prime, et comme il n’y a même pas eu une goutte après, nous les gardons comme chanteurs.
Les steaks et les pommes-de-terres / haricots verts de Lionel, Jean-Claude et leur équipe ont finis de consoler les humides, et le saké final a définitivement mis un terme à l’événement.


Il y a quelques jours, Philippe disait : « C’est plus trop de mon âge, ce camping ».

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