mardi 31 juillet 2012

Mercredi 25 Juillet


SILISTRA------------RUSE
122KM / 10577     D=nc.     7H / 14H30
Rapport très sérieux que vous pourrez retrouver sur le site de la FFCT.

Lorsque j’ai vu l’annonce pour le PPL2012, j’ai été tout de suite intéressé. Mais lorsque j’ai vu, examinant le programme de plus près, que le parcours faisait une incursion en Bulgarie, je me suis inscrit tout de suite, glissant même quelques pots de vin par-ci, par-là pour assurer le coup.

C’est que depuis longtemps, je ne rêve que de cela : goûter enfin un vrai yaourt bulgare, afin de le comparer  aux pales ersatz dont nous disposons dans nos supermarchés. Le yaourt bulgare, c’était mon préféré, et j’en volais plein dans le frigo familial, les lendemains des raids des parents au Super-Mammouth.
Oui, maman, je peux l’avouer maintenant : les disparitions de « yaourt au goût bulgare », c’était moi !



Et maintenant, depuis hier soir, nous sommes en Bulgarie, Silistra étant ville frontière.
La Bulgarie, pour vous situer, c’est cinq fois plus petit que la France, et compte environ 7.500.000 habitants.

Donc, ce matin, au petit déjeuner, je me dis, « tu vas voir s’il y a du yaourt ». Trop tard ! Ce qui y ressemblait le plus est déjà épuisé par la foule des cyclos plus matinaux que moi, et en plus j’ai appris que ce n’était que du fromage blanc.

Nous quittons notre bel hôtel de Silistra par de petites ruelles, puis accédons rapidement à la route qui doit nous mener à Ruse, 120 bornes plus à l’ouest, au bord du Danube.
Un peu de plat pour s’échauffer, et hop, premières bosses, histoire de se rappeler  que l’on a des jambes, les miennes vont mieux qu’hier, d’ailleurs. Toujours beaucoup de cultures de céréales, des troupeaux qui semblent perdus dans l’immensité des champs, mais dont le lait doit bien arriver quelque part pour faire mes yaourts. 


Comme en Roumanie, les déplacements non motorisés se font majoritairement en charrette, tractée en général par un cheval.
Kilomètre  40, un petit café sympa, où je prends celui du matin, mais où, hélas il n’y a pas de yaourts, cela devient inquiétant. J’en profite pour m’apercevoir que je n’ai pas un lev, la monnaie Bulgare, et je tape le premier qui passe ; c’est Gaëtan qui y a droit. (J’avais oublié les billets dans mon short, dans mes bagages, dans le camion.)

Tiens, un petit mot sur le Lev : Le lev bulgare (en bulgare : лев), leva au pluriel, est l'unité monétaire de la Bulgarie depuis 1881, lorsque la Bulgarie devient une république autonome de l'Empire ottoman. Son nom signifie « lion » en bulgare et a la même origine que le leu Roumain et le leu Moldave.
Pour une fois, il est facile de traduire en Euros, il suffit de diviser par deux.

Rejoint par Yann, nous dégustons nos cafés, et reprenons la route sous une température qui s’élève rapidement, collaborant étroitement au séchage des épis de maïs et du tabac, pendus dans leurs séchoirs respectifs. Certain ont lu « 42° » sur leurs thermomètres.
Cela explique une seconde pause dans un petit bar/piscine, peu achalandé en produits laitiers, mais où nous découvrons un genre de bière très peu alcoolisée,  aromatisée au citron ; désaltérant !
Et, comme, ensuite,  le vent nous pousse confortablement, nous nous desséchons rapidement.
Je m’offre donc une troisième pause, bien mérité,  dans un petit café attenant à une épicerie, enfin, d’après ce que je comprends des inscriptions qui ne sont plus en caractères latins.


Vous avez compris, j’en suis sûr, mon intérêt pour l’épicerie, et en effet,  je demande un yaourt. Ben, c’est pas facile, et je ne suis pas certain que l’épicière ait compris mes gesticulations, mais le résultat est le suivant : toujours pas de yaourt !!

Il faut savoir que la principale langue de Bulgarie est le bulgare.
Pour dire bonjour, vous prononcez « dobeur dén », et pour dire au revoir, c’est « dovijdané », et si on vous fait « non » de la tête, cela veut dire oui !!
De plus, le bulgare s'écrit avec l'alphabet cyrillique avec quelques différences par rapport au russe : Il ne comporte en effet que 30 lettres et les prononciations peuvent ne pas être identiques.
On comprend ainsi beaucoup mieux comment un type comme moi ne s’en est pas sorti.


Je reprends donc la route, frustré, et tombe, vers le kilomètre 105, sur le lieu de pique-nique, mais il faut bien dire qu’il a été noté si bas sur l’échelle d’appréciation que je n’y reste qu’une vingtaine de minutes, le temps d’avaler le repas.

La recherche d’un café se poursuit jusqu’à l’entrée de Ruse, ville d’un peu plus de 150000 habitants, au nord-est de la Bulgarie, au bord du Danube, et donc en face de la Roumanie, puisque le fleuve est la frontière commune des deux états sur environ 600km, en gros de Constanta à Vidin, notre parcours en ce pays.

À coté du café, le petit commerce n’a toujours pas de yaourts, ni bulgare ni autre, ce doit être une légende, je suis maudit.
Notre hôtel est bien placé, au bord du Danube, plage pour les baigneurs, et à deux pas du centre ville.
Balade donc en ville, dès la douche prise, et je découvre une cité très agréable, photographiant le « Bâtiment rentable », appelé « la perle de Ruse », malgré le manque de recul.
Au milieu de la place, c’est éclaboussé par les eaux de la fontaine que projette le vent que je fixe sur l’SD le « monument à la liberté », dont la femme représentée  est le symbole de la Bulgarie libre.


Je m’égare un peu dans les rue piétonnes aux belles maisons de styles mélangés, et tombe, (ah, ben ça, alors !!), sur un petit supermarché ayant un beau rayon de produits laitiers.
La laitière est très compréhensive et me montre le bon produit, avec lequel je me précipite en caisse.
Et dehors, sur un banc, je déguste enfin mon yaourt bulgare en fermant les yeux : c’est succulent et j’ai bien eu raison de faire le voyage depuis Pékin pour le manger ici !

1 commentaire:

  1. Bravo tu as fait preuve de "Ruse" et persévérance pour avoir ton yoghourt mais on dirait que ces derniers temps tu avais déjà les jambes dans le yoghourt, plus que 4000 (km et pas marches) avant le retour. Tes vieilles jambes seront alors au repos.

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